La chasse-galerie : une légende autochtone de respect envers la nature

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Dans les forêts profondes, éclairées par la lueur de la lune et habitées par des esprits anciens, une légende prend vie : celle de la chasse-galerie. Ce conte ancestral, transmis de génération en génération, raconte l’histoire de voyageurs désireux de rejoindre leurs proches, malgré la distance et les mystères de la nuit.

La chasse-galerie : récit autochtone de respect et de mystère

Il était une fois, dans les forêts profondes du Nitassinan, un groupe de chasseurs et de pêcheurs autochtones qui, isolés depuis des lunes, ressentaient un profond désir de revoir leurs familles. Mais la forêt, vaste et sacrée, était surveillée par les esprits de la nature, protecteurs des lieux et gardiens d'un équilibre mystérieux. Pour rentrer chez eux, les voyageurs se tournèrent vers les esprits, leur demandant de les aider à survoler la forêt dans un canot magique.


Les esprits, bienveillants mais rigoureux, acceptèrent d'accorder leur aide. Cependant, ils imposèrent des règles strictes : les hommes devraient respecter le silence de la forêt et ne troubler aucun arbre, aucune branche sacrée. S’ils touchaient les cimes des arbres ou prononçaient des mots sacrés, ils briseraient l’harmonie et risqueraient de perdre la protection des esprits.

Les hommes, guidés par l’espoir, montèrent dans le canot, qui s’éleva dans les airs. Le monde était silencieux, baigné par la lumière argentée de la lune. Les voyageurs sentaient la présence des esprits autour d’eux, invisibles mais veillant sur chaque mouvement. Ils glissaient entre les arbres, survolaient les rivières, portés par une force qui semblait palpiter au rythme de la forêt.

Mais au cœur de ce voyage sacré, l’un des voyageurs, emporté par l’enthousiasme et la nostalgie, prononça un mot sacré pour exprimer sa joie. En un instant, le vent changea, la forêt sembla s’agiter, et les esprits se retirèrent, laissant le canot à la merci des éléments. Le canot vacilla, les hommes se regardèrent avec effroi, conscients d’avoir brisé le pacte.

Certains d’entre eux ne revirent jamais leurs foyers. On raconte que leurs âmes errent encore dans la forêt, prisonnières du monde des esprits, veillant aux côtés des esprits de la nature. Depuis lors, la légende de la chasse-galerie rappelle à chaque génération l’importance du respect et de l’humilité envers les forces invisibles de la nature. Car la forêt, bien qu’accueillante, demande qu’on honore ses lois sacrées, et ceux qui les oublient risquent de se perdre à jamais.

Une tradition orale qui perdure

La légende de la chasse-galerie, dans sa version autochtone, est partagée lors de festivals comme le Festival Atalukan à Mashteuiatsh, où la tradition orale se transmet entre générations. Ce festival permet de redécouvrir ces récits sacrés, préservant ainsi les valeurs spirituelles et la sagesse des Premières Nations.

Sources et références :

• Office national du film du Canada, « Contes et légendes autochtones »
• Tourisme Autochtone Québec, Festival de contes et légendes Atalukan
• BAnQ, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, sur les récits autochtones

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Les créations artisanales incarnent les enseignements spirituels transmis par les anciens.

Créations inspirées de l’esprit des légendes

Chaque pièce est façonnée à la main sur le Nitassinan par l’artisan Ilnu Dave Verreault-Thisselmagan.

Foire aux questions

Quelle est l’histoire de la chasse-galerie dans la version autochtone ?
Dans cette version, un groupe de chasseurs et de pêcheurs éloignés souhaite rejoindre leurs proches malgré la vaste forêt. Ils invoquent les esprits de la nature qui acceptent de les transporter dans un canot magique à condition qu’ils respectent certaines règles : ne pas toucher les branches sacrées, ne pas prononcer de mots sacrés. Si ces conditions sont rompues, l’harmonie est brisée.
Quel pacte les voyageurs doivent-ils respecter dans cette légende ?
Le pacte exige silence, respect de chaque branche, et ne jamais prononcer de mots sacrés durant le vol. Si un voyageur brise l’un de ces commandements (par exemple, prononcer un mot sacré par enthousiasme), les protections des esprits se retirent et la traversée devient périlleuse, pouvant mener à la perte de l’âme.
Quelle leçon spirituelle cette légende véhicule-t-elle aujourd’hui ?
Elle enseigne l’humilité devant la nature, la prudence dans l’usage du pouvoir spirituel, et l’importance du respect des lois invisibles du monde. Elle rappelle que les mondes visibles et invisibles sont reliés, et qu’un déséquilibre dans nos actes ou paroles peut rompre cet équilibre sacré.